Un Johnny comme vous ne l'avez
jamais vu. A voir absolument !
Alors que les biopics (comprenez
biographies filmées) sont en ce moment très prisés
des salles obscures, que parmi les célébrités les
plus « racontées », les chanteurs de légende
arrivent en première ligne (Ray Charles ou Johnny
Cash à Hollywood, Claude François en France),
voici un tout nouveau genre de film « sur une
star », pas vraiment autobiographique mais
pas non plus totalement fictionnel. Celui de
Jean-Philippe, deuxième long métrage du
réalisateur d'Un Jeu D'Enfants. Et si Johnny n'avait jamais existé ?
Tel est le point de départ de ce film sur et avec
Johnny Hallyday,
dont toute l'originalité tient dans cette phrase.
Et oui, l'idée de départ est particulièrement
alléchante : Un fan de Johnny, incarné par
Fabrice Luchini, se
réveille un jour dans un monde sans son idole.Pour
lui, impossible d' « oublier son nom », il
avait « tant besoin d'y croire, encore. »,
qu'il part à la recherche de Jean-Philippe
Smet : Un gérant de bowling de banlieue qui a
raté, quarante ans plus tôt, sa vocation de
chanteur suite à un stupide accident de la route.
Un gars qui se dit « J'ai oublié de vivre, ah,
j'ai oublié de vivre. ». Fabrice convainc
alors Jean-Philippe, « le chanteur abandonné
», de devenir Johnny, « l'idole des jeunes
». « Pour lui la vie va commencer ! » Et
si la présence du « vrai » Johnny était
indispensable à la réussite d'un tel projet, il
n'en était pas le seul élément. Il fallait faire
la part des choses entre réalité et fiction, entre
autodérision et hommage, et ainsi séduire bien sûr
les fans du chanteur, mais aussi - et surtout -
les autres. Laurent Tuel a
réussi ces nombreux défis, nous offrant un film
d'une grande originalité, d'une sensibilité rare,
empli d'humour, d'émotion. et de musique ! La
rencontre entre les deux comédiens est explosive,
presque jouissive. Chacun interprète son
personnage avec juste ce qu'il faut de folie et de
sérieux pour que l'on puisse croire à cette
histoire un peu insensée. Et oui car voir Johnny
candidat au jeu télévisé « La Nouvelle Idole », un
casting où il rencontre un sosie de cloclo incarné
par. (devinez qui !), il fallait oser. Mais nous y
faire croire, nous amuser avec, tout en nous
passionnant pour cette aventure, il fallait y
arriver ! Bravo. Laurent Tuel a donc
semble t'il réussi « à allumer cette fameuse
étincelle, à faire danser les diables et les dieux
et voir grandir la flamme dans vos yeux ». On peut alors dire sans sourciller à son film
« Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime !
».